Gravures à l'aquatinte

Voyage au centre de la tête - 2009

 

Le projet Voyage au centre de la tête, créé à l'Ecole Estienne en tant que projet de diplôme, se présente sous forme de dépliant se feuilletant de manière aléatoire, en fonction des gestes d’ouverture du lecteur. Autour du thème de la mémoire et du souvenir, ce projet propose des visuels directement issus de la mémoire et du vécu de Cécile Gay. Les images sont principalement réalisées en gravure à l’aquatinte et colorées au moment de l’impression à la main. Le traitement de cette technique est directement inspiré des gravures médicales du 18ème siècle, certaines contenant des dégradés et couleurs riches. Entre objectivité scientifique et ressenti subjectif, ce projet propose une vision poétique et distancée du cerveau. 

 

La fréquence, la densité et le rythme du contenu s'organisent de manière similaire au fonctionnement d'archivage du cerveau. Certaines zones sont vides (amnésie), d’autres ne sont accessibles que par le dépliage de plusieurs zones (blocage), d’autres s’enchaîneront très rapidement (émotion forte).

Des citations choisies - Marcel Proust, Guillaume Apollinaire, Umberto Ecco etc. - parsèment l'ouvrage, permettant au lecteur de développer son imaginaire, passerelle nécessaire pour porter le lecteur vers son propre vécu. 

Cécile Gay a délibérément choisi de travailler la gravure en couleurs, en utilisant des tons doux et chauds. Ces tonalités douces sont celles qu’elle retient de son enfance. Les scènes d’enfance de l’artiste se brouillent et s'entremêlent avec des synapses et autre imagerie du cerveau. Le résultat donne un recueil d'images riches et variées, foisonnant de souvenirs qui peuvent être "lus et ressentis" par le lecteur et le questionner sur sa propre mémoire.

Nous présentons ici les recherches préparatoires au dépliant imprimé.

 

techniques utilisées : dessin au crayon et fusain, gravure aquatinte et eau forte, gravure pointe sèche, rehauts avec gravure sur bois, monotype, papiers encollés .

 

 

 

J’arrive alors aux champs et aux vastes quartiers de la mémoire, quand je suis là dedans j’évoque toutes les images que je veux, certaines se présentent à l’instant, d’autres se font plus longuement désirer, comme si on  les retirait des resserres les plus secrètes… Toutes ces choses, la mémoire les accueille dans sa vaste caverne, dans ses plis secrets et ineffables, dans l’énorme palais de ma mémoire. […] Dans les champs et dans les antres, dans les cavernes incalculables de choses, à travers ces lieux je passe, maintenant je vole ici et là, sans trouver de bornes où que ce soit … 

 

La mystérieuse flamme de la reine Loana, Umberto Ecco